Nom : Kira
Prénom : Ryota (Ryo pour les intimes)
Continent : Telluristia
Groupe : chef de Telluristia
Rang : elixirologue
Caractéristiques physiques : Fils d'un homme au sang de panthère blanche et d'une humaine à la longue et douce chevelure brune, Ryo est brun, et on peut voir sur sa tête deux petites oreilles félines dépasser. Il ne prend pas soin de ses cheveux, toujours en pétard, cachant une partie de son regard. Depuis l'adolescence, il rechigne à les couper, ce qui ne manque pas d'agacer son précepteur. Ses yeux sont d'un bleu gris profond et trouble, beaux mais confus, où il est dur de lire. Son visage, fin et ovale, est souvent égayé d'un sourire malicieux, où deux petites canines pointent avec élégance. Son corps est de taille moyenne, affublé d'une queue brune au postérieur, sa peau est blanchâtre, car s'il aime se balader et flâner, les feuillages l'empêchent de bronzer. S'il n'y a pas de tenue pour être un chef de Telluristia, les précédents ont toujours essayé de se vêtir convenablement, sans apparats, mais avec la classe requise pour représenter un continent. Quant à lui, se convient de tenues décontractées, presque arrogantes. On le voit souvent avec son T-shirt bleu clair et son jean dont il a coupé le bas des jambes. Il porte des tongs, chaussures qu'il adore et avec quoi il s'est habitué à marcher depuis l'enfance. Avec, il peut sauter dans les arbres, courir, cueillir des plantes, se battre à main nues, ou plus précisément donner des coups de pieds, sans aucune gène. Il est d'ailleurs particulièrement habile de ses jambes, musclées, agiles, souples. Autours de son poignet gauche, sa main dominante, il a noué quelques bandelettes de cuir, qu'il aime pour le style, mais aussi parce que c'est un cadeau... dont il ne se souvient plus de qui. Cela viendrait de l'un des dirigeants des trois autres continents avec qui il a passé l'enfance, mais ce ne sont que les paroles de sa mère, et il en a oublié la vraie histoire. Enfin, il porte autours de son cou une chaîne d'or où pend une malachite, pierre verte symbole de pouvoir à Telluristia, transmise de père en fils, à part exception.
Caractéristiques mentales : Bien entendu, Ryota n'a que 19 ans. C'est un adolescent qui aime jouer, flâner, rigoler et faire des blagues. Son sourire attendrit autant que sa nonchalance irrite. Il se perche régulièrement sur une branche presque inatteignable, pour ne pas être dérangé. Mais s'il apprécie de se retrouver seul, il va également souvent voir son peuple, avec qui il partage une certaine camaraderie. Il est aimé de la population, même si celle-ci pense parfois qu'il serait mieux pour le continent d'avoir un chef peut-être plus mature. Mais ces pensées ne sont pas conséquentes, parce qu'il est, malgré tout, compétent et aucun conflit n'a eu lieu depuis des années déjà. S'il aime se détendre, et détendre les autres, il sait d'ailleurs, au premier regard, quel sera la décoction qui relaxera la personne. Car en effet, derrière son insouciance marquée, qu'il affectionne et conserve, se trouve une intelligence qui n'est pas à ignorer. Certes feigne-t-il une ignorance pleine d'humour, mais il apprends secrètement avec ferveur l'elixirologie et connaît toutes les plantes d'Ellesmerya, même s'il ne sait encore toutes les préparer. Il est donc, lorsque les temps l'obligent, capable de montrer un regard sérieux, et de prendre des décision graves, qu'il essaye d'abord d'éviter par tous les moyens. Il est poursuivit sans arrêt par son précepteur, tandis qu'il traîne, soit seul dans la forêt, soit en compagnie des animaux et des enfants qu'il fait rire mais qu'il aime surtout charier, parfois trop. Lorsque son cher précepteur le rattrappe par mégarde, un scène comique se déroule alors, empreinte d'une certaine violence, à donc éviter.
Aime : vagabonder, embêter les enfants, feindre la bêtise, faire trimer son précepteur, rire tout simplement. Le bleu, le vert, les pêches.
N'aime pas : Les véritables disputes, prendre de dures décision, devenir sérieux, lorsque quelque chose le fait penser à ses parents. Le noir, les betteraves.
Arme finale : Mori no Shakujou : C'est un bâton noueux, fin, court, qu'il peut facilement coincer dans sa ceinture. Mais lorsqu'il y concentre son énergie, le bois soudain grandit et devient aussi grand que lui. Il peut s'en servir pour se battre [Atq+] ou même se défendre [déf+]. Alors que dans son état initial il est inutile, une fois dans son état naturel, où il n'est pas comprimé, il est capable de libérer le pouvoir de Ryo [Int+]. Mais alors, il devient vulnérable aux attaques magiques [Esp-].
Histoire : Comme une ombre qui passait de temps en temps, comme une grande armoire à glace qui ne lui lançait que des regards froids, Kira Teerza menait le pays avec sérieux et réfléchis. On disait qu'il était jovial, sympathique, doux même parfois, avec son peuple. Mais chez lui, la fatigue retombait sur ses épaules et il était sur les nerfs. La douce romance qu'il vivait autrefois avec sa tendre épouse, un tabou finalement accepté par tout le monde, était comme une bougie qui peu à peu s'effondre. Elle l'aimait toujours mais il n'avait pas le temps, le pays devait lutter contre un monstre qui sévit durement à l'époque et il souffrait de perdre des hommes chaque jour. Alors elle aussi soufra, et sa passion, son amour éperdu se transforma en dépression. Le fils? Le fils lui était là. Il avait entendu dire que bébé, il était aimé. Mais il ne savait pas s'il devait y croire, il ne le connaissait pas, l'amour parental, ne s'en souvenait pas. Sa mère répétait qu'elle aimait son mari, inlassablement, comme une chanson sans fin. Son père revenait souvent ensanglanté, pas d'humeur aux câlins ou à l'éducation de son enfant. Le fils voyait le couple se détruire, en silence. Un précepteur fut nommé, pour s'occuper de cet enfant muet, pour l'éduquer, pour mouler une pâte abandonnée. Les nuages se calmèrent enfin, ils étaient toujours là, laissant le ciel dans une menace constante, mais quelques rayons de soleil apparurent, puis des rires, puis des mots. Bien que l'adolescence les mit en conflit quelques années plus tard, une grande complicité était née entre eux, plus profonde que quiconque ne pouvait se l'imaginer, même eux peut-être. Et puis, en rentrant de la forêt où Ryota avait appris à cueillir des fleurs toxiques, une foule se trouvait devant sa maison, la grande maison de bois des chefs de toutes générations. Le précepteur lâcha son bâton violemment et courut vers la cohue bruyante. Lui, s'avança doucement, s'approcha du peuple : il pleurait. Que se passait-il? Il ne comprenait pas. Il ne sut la raison qu'en entrant dans la bâtisse où sa mère, devenue folle, abandonnait un océan de larmes sur la dépouille de son mari, inerte, sanguinolente. Même s'il ne le connaissait pas vraiment, Ryo lâcha une unique et simple larme, et s'approcha du corps encore tiède. Les genoux au sol, un main tremblante attrapa soudainement son bras et une voix fantomatique souffla:
- Je suis désolé mais, je te confie Tellurisita. La bête est enfin retournée aux enfers, remercie Tor et prends soin de ta... mère...
Son bras retomba lentement au sol, abandonnant sa vie dans un héroïsme mérité, lui qui sacrifia sa famille pour son pays. Dans sa paume fermée, était le collier de malachite, qu'il n'avait pas eu le temps de transmettre. C'était un changement complet pour Ryo qui, à quinze ans, fut nommé chef de Telluristia, sa mère étant jugée incapable de gouverner. Bien sûr c'était Tor, le précepteur qui au début prenait toutes les importantes décisions, mais peu à peu, le chef fit sa place, prit ses responsabilités, tout en gardant une insouciance affichée, un besoin de vivre naturellement. D'où venait sa personnalité? Dur à dire, mais sans doute avait-il décidé de ne pas être son père, de ne pas trop impliquer, sauf urgence, son cœur dans ses actes, du moins essayait-il. Et c'est dans ce contexte tâché de sang et de folie, de soleil et d'amitié profonde, de nonchalance et de travail sérieux, que se produisirent d'étranges évènements.
Test RP : Sa peau moite était parcourue de tremblements incessants, parfois légers, d'autres fois violents. Son corps chaud ne supportait plus rien, pas même la légère caresse du seul membre de sa famille. Ses yeux, qui avaient été d'un si joli bleu, regardaient dans le vide, sans but, sans se fixer. Sa bouche d'où sortait quelques tuyaux, ne pouvait dire mot, ne le pouvait plus depuis longtemps. Dans un lit depuis des années, le corps sans vie était enfermé dans une désolante prison de folie, où l'esprit aventureux de la femme dormait encore, mais peut-être dormirait pour toujours. Ryota allait voir celle qui lui donna la vie dans la passion d'autrefois, pour imprimer dans sa tête, les ravages de son père. C'était comme regarder ses cicatrices pour ne pas recommencer. Lui ne voulait pas imiter, reproduire un comportement certes courageux mais irréfléchis, dont le sang était encore si visible sur le sol de sa maison. Il y habitait seul désormais, bien que Tor, son précepteur, était libre d'y entrer comme bon lui semblait, et que le seuil de la bâtisse grouillait souvent de messagers au rapport, de gens demandant de l'aide. Il fit quelques pas en direction de la porte, quittant, un goût amer dans la bouche, la silhouette blafarde à la fièvre éternelle. Mais il était soulagé. Aujourd'hui avait été un jour plutôt calme, sans crise, qu'il avait encore du mal à supporter. Il longea doucement le couloir où quelques patients attendaient de recevoir des soins. Rien de très grave, apparemment. La ville perchée lui plaisait : des maisons de bois, il pouvait directement sauter dans les arbres, où il se relaxait facilement. Il respira l'air frais de la forêt, les oreilles tendrement bercées par le chant d'oiseaux multicolores. De ses claquettes, il foula les branches d'un vieil arbre à l'écorce rongée par l'âge.
° L'âge? Serait-il en train de mourir? °
Il se pencha et dévala, à la vertical, le tronc gigantesque étonnement fragilisé. Lorsque ses pieds rencontrèrent le sol, il se pencha en avant et fit une roulade sur l'herbe verte, évitant de se briser les jambes. Il posa une main à terre et releva son torse, le reste du corps allongé dans les feuillages.
° Qu... °
Ses yeux, effarés, scrutèrent les fleurs presque mortes, quand brusquement un flash parcourut son esprit.
― Ryo !
Il passa la main dans ses cheveux, se demandant s'il devait fuir ou pas. Il avait tout de suite reconnu la voix, et personne d'autre ne l'appelait comme ça. Mais cette fois, particulièrement, elle avait une résonance sérieuse, et il décida d'écouter au moins ce qu'il avait à dire. Il se retourna, un sourire malicieux masquant sa petite curiosité :
― Yoh, Tor! Qu'est-ce qu'il y a, tu t'es trouvé une copine, hein? Coquin.
― Ryo, c'est urgent, ne discute pas, suis-moi.
Alors qu'ils marchèrent vers la sortie de l'hôpital, Ryo mit la main devant sa bouche et répondit d'un air faussement outré :
― Oooh, c'est comme ça qu'on parle à son M-A-Î-T-R-E ?
Son rire mesquin, qu'il adorait lancer à son précepteur, lui valut une baffe à l'arrière du crâne. La voix de Ryo changea soudainement, devenant grave, presque adulte :
― Mmh, c'est tout? Ça doit vraiment être sérieux alors.
― En effet.
Ils ne dirent plus un mot jusqu'à la maison du chef, lieu où l'on se réunissait pour parler à celui-ci, à caractère personnel ou militaire. Deux hommes étaient là, vêtus de capes...
Il marchait nerveusement, balayant la nature de son regard inquisiteur.
― C'est pas vrai ! bougonna-t-il avec fureur. Alors ces types disaient vrai. Pourquoi je ne les ai pas cru?
Heureusement, les nouvelles du pays ne dataient que de deux jours. Les vieux arbres commençaient à dépérir, les plantes aux fortes odeurs aussi. Si ça continuait, les monstres ne tarderaient pas à affluer en grand nombre...
― Arghh !
Dans un cri qu'il n'avait pu retenir, il fut projeté contre le sol, face contre terre. Une douleur cuisante lui brûlait le dos, un filet de sang teintait de pourpre l'herbe verte. Il se redressa le plus rapidement qu'il put et se retourna vers son agresseur. Il aperçut d'abord de longs ongles ensanglantés, venant d'une main gracieuse et pâle. Il leva les yeux.
Un hoquet de stupeur souleva sa poitrine. L'être au visage masqué d'un long linge blanc s'approchait sournoisement de lui, d'un pas lent et assuré. Ryo l'avait vu dans un livre de Tor, parmi les monstres à fuir à tout prix. Il fit quelques pas en arrière, buta contre ce qui devait être un caillou, tomba au sol, tout en reculant de peur, fixant la Mortelessia sans pouvoir s'en détacher. Il se releva et recula de plus belle.
° Il faut que je cours, c'est pas le moment de jouer les courageux. °
Il se retourna d'un bond et courut aussi vite que possible. Son échine lancinante l'empêchait de s'échapper sans difficulté. Il resta d'abord au sol, tournant fébrilement le visage vers son poursuiveur dont la vitesse était phénoménale. Savait-elle grimper? Il l'ignorait mais tenta le tout pour le tout et sauta sur un tronc. Il s'y agrippa et essaya de monter. C'était un exercice qu'il pratiquait chaque jour et s'en sortait à merveille mais ce jour-là, ses pieds glissèrent, ne trouvèrent pas de prise. Il n'avançait que de quelques centimètres, n'allait pas vite, allait se faire rattraper. Des gouttes de sueur perlaient sur son front, où l'inquiétude ne s'y logeait jamais. Mais la bête était là, elle s'approchait de lui et tendait son bras. Son visage fut partiellement découvert, et il put voir son nez tordu et ses dents rongées. La regardant toujours, il essaya encore de monter, de l'éviter. Elle lança ses griffes et transperça sa chair, lui arrachant un hurlement de douleur. Le sang dégoulinait à présent sur sa jambe mutilée.
° J' vais crever maintenant? Impossible!! °
Il lança sa jambe saine contre le capuchon blanchâtre de toutes ses forces et lui arracha un grognement. Ses griffes sortirent de la plaie, et il en profita pour relever ses jambes. Dans un effort nourrit par la peur, il grimpa, encore et encore, priant pour qu'elle ne le rattrapât pas. Il arriva enfin aux branches, son havre, auxquelles il s'agrippa de toutes ses forces. N'attendant pas plus, il sauta dans les arbres en direction des maisons qu'il aperçut de loin. C'était chez lui, par chance. Alors, haletant et boitant, il se dirigea vers Tor, paniqué, de ses yeux furieux :
― Il faut qu'on parle.